Il fait noir mais je sais que le jour va se lever bientôt, le noir se transforme.
Le silence est plein de ce tic-tac qui emplit ma chambre, comme cette horloge chez mes grands-parents à Aniche énorme et impressionnante, qui égrenait le temps.
Le silence est plein de vie des autres. Je respire consciemment, dans ma flûte intérieure, je me connecte à ma terre intérieure et petit à petit perçois ce qui m’entoure. La séparation n’existe pas.
Les arbres enracinés se déploient autour de nous, protecteurs du sanctuaire de dame nature. Soutenant par cette voûte sous terre qu’ils créent avec leurs racines comme un berceau solide. Bientôt le soleil se lèvera derrière les nuages et donnera le signal du réveil de tous. Les brins d’herbe couverts de rosée se mettront à rosir sous la lumière naissante et bruisseront de toute la vie qui s’y cache.
Je me rappelle le bruit des insectes, assourdissant de vibrations d’ailes et sons inconnus, signaux, communication. Ils dorment encore.
Même la pluie est silencieuse, accueillie par la terre heureuse de la recevoir. Seule les gouttes qui traversent l’air lui donnent présence à mon corps.
J’entends le chant d’un oiseau déchirer l’espace, signal, hymne à la vie. Comme un écho, l’orchestre reprend son cri et chante. Le nouveau jour est là qui nous accueille vivant.
Être en vie, merci la vie, merci mon corps.
Tout respire, crisse, palpite, glisse, en connexion totale.
Nathalie Vieyra 19/05/2019