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Quand j’étais petite j’aimais beaucoup les contes de fées, surtout Alice au pays des merveilles, Cendrillon, peau d’âne, Blanche neige …
Compte tenu de ma blessure initiatique, je n’ai jamais adhéré au concept du prince charmant, mais je rêvais d’un chevalier qui viendrait me sauver … de moi-même 😊
A 17 ans un homme est entré dans ma vie, illuminant de son soleil intérieur, le mien de soleil intérieur. Ce n’était pas le prince charmant mais un être autant lumineux que blessé, qui a vu en moi sans doute ce que je suis devenue … sans lui.
A 35 ans j’ai rencontré un homme merveilleux, un initiateur. Je l’ai choisi sans aucun doute pour ces qualités et aussi pour ses défauts, sa part sombre. Initiatique.
A 46 ans j’ai enfin rencontré le prince charmant, celui qui galope en moi, celui qui avance valeureusement, celui qui avec honneur a fait face aux tempêtes, celui qui a osé regarder dans le fond des abimes de mon âme. Mon masculin, mon énergie yang. J’ai alors su/pu m’aimer, après une quête qui a duré des années, j’ai trouvé la paix dans cet amour, qui m’offre depuis l’Amour. C’est un état. Mon féminin a pu alors totalement se poser et fleurir.
Je n’attends plus, je ne cherche plus, je vis, au fil des rencontres exceptionnelles que la vie m’offre, cadeaux divins à la dimension du divin que je reconnais en moi. Peut être qu’un jour un être aura envie de rester à mes cotés à nouveau d’une façon nouvelle, tout est toujours à inventer.
Je lis par ci par là, des textes sur le couple, plus ou moins intéressant. J’écris également un livre sur ce sujet, passionnant. Je coache des couples, incroyable microcosme à chaque fois. J’ai souvent l’impression que cette projection du couple divin, couple tantrique est rattrapé par ce que le tantra rejette : Les tabous, les pensées limitantes, les peurs, les croyances … Certains êtres se rencontrent, tombent amoureux et pensent être un couple divin, bien. Etre amoureux est une illusion qui finit par disparaitre, plus ou moins rapidement, ce moment où les miroirs tombent. Reste alors, ou pas, l’amour. Couple divin ? (Ceci dit, je le souhaite à tous !)
Ce qui m’interroge c’est cette diabolisation de la sexualité et du corps. Comme dans la religion chrétienne, « tu ne coucheras pas avec quelqu’un d’autre que ton/ta partenaire car sinon la foudre de la souillure s’abattra sur toi ! Ton corps sera contaminé par des mauvaises énergies bla bla bla ». Et puis il y a celles/ceux qui disent que le Tantra s’étudie avec un gourou (dans le sens noble du terme), que cela dure des années, qu’il faut suivre des enseignements, faire du yoga kundalini, suivre la voie bouddhiste, (ça me fait aussi penser au catéchisme et à la notion de devoir en chier pour y arriver, voir pour le mériter) et pour finir que le massage tantrique ne fait partie d’aucun texte qui parle du Tantra.
Dans « Tantra, le culte de la féminité » de André Van Lysbeth qui est, LE, livre du Tantra, il est dit et expliqué que le divin est en nous, comme à l’extérieur de nous. Le plus dur étant de le sentir réellement en nous 😊 hein ! Nous sommes totalement perméables aux flux, mouvements de la terre, de l’univers. Nous sommes totalement UN. Toutes nos pensées, intentions conscientes ou inconscientes, sont propagées dans l’univers … et contaminent, nourrissent des égrégores. En quoi nos sexes, les pauvres 😊, seraient plus perméables que notre œil droit ou, nos mains … ?
En quoi un acte sexuel serait plus dangereux en termes de « prendre les énergies négatives », en quoi une union sexuelle choisit par deux êtres qui en ressentent l’envie serait nuisible à leur santé énergétique, à leur cheminement personnel dans leur vie de couple « traditionnelle » ? En quoi deux corps, deux sexes, deux âmes qui veulent d’unir dans l’instant présent pour le plaisir, seraient en train de commettre un péché mortel ? Pour moi ce qui importe c’est l’Amour, l’état qui se vit quand on s’est profondément trouvé, guéri. Cette connexion à la source, la source de l’Amour universel, nous protège quand on a trouvé le chemin. Le sens du respect de soi, de l’amour de soi, fait que l’on sait ce qui est bon pour soi. Personne ne peu dicter des règles, des jugements de ce qui est vrai ou pas. Chacun est libre d’être libre ! fuck les gourous et les rabats joie ! Joie, plaisir, respiration, vibrations, plénitude, alignement.
Toujours dans le culte de la féminité, le rituel de Maithuna parfaitement décrit et dont je parle aussi dans mon livre « Lâchez prise, promenades au pays de la conscience » est un rituel tantrique de rencontre de shiva et shakti. Ce rituel a sans doute inspiré le premier massage tantrique, qui sait !? Et si effectivement le massage tantrique est une invention des occidentaux pour apprendre à mieux faire l’amour, à entrer en contact avec soi d’une belle façon, n’est-ce pas magnifique ? Nous sommes des occidentaux, des années lumières après les premiers récits Tantriques. Evolution ! Révolution, Le corps est un temple, honorons-le ! Bon nombre de personnes sont venues se faire masser par moi, après des années de yoga X ou Y, des années d’études du Bouddhisme. Un massage tantrique, et prenaient alors sens pour eux des années d’enseignement, des années à étudier là où le corps a cette sagesse infinie lorsque l’on sait l’écouter. Un ami qui est moine bouddhiste m’a posé mille questions, le fond de sa pensée était « comment peut-elle parler de tout cela sans avoir reçu les enseignements ?... »
Pour finir, il existe un rituel tantrique sacré, 8 femmes et 8 hommes qui s’unissent pour célébrer la déesse. C’est « presque » le rituel de Maïthuna mais à 16. Les couples ne se choisissent pas, c’est le « hasard » qui choisit. A bien y regarder, cela ressemble d’un point de vue profane à une partouze, sauf que ce sont des initiés, des êtres éveillés qui vont vivre un immense voyage dont le point de départ est leur corps et leur sexe. Ils vont honorer la grande Déesse, la mère de tous les hommes, et recevoir des enseignements.
Aujourd’hui les puritains de monde des soi-disant éveillés mélangent tout pour se conforter dans une quête malheureusement imprégnée de ce qu’ils ont fuit en s’intéressant au tantra. L’ego a reprit tout son pouvoir sur la conscience, guidés par leurs propres peurs ils croient à nouveau aux contes de fées. Comme en parallèle, l’humain a besoin de faire partie d’un groupe social, de rentrer dans des cases, de se définir …. Ces êtres qui se veulent porteurs de « la bonne parole », utilisent pour défendre leur notion de fidélité et d’engagement, le choix que font certain(e)s d’essayer d’autres modes de vie (libertinage et polyamour) . Comme le dit Paule Salomon dans son livre « bienheureuse infidélité » qui il y a quelques années m’a profondément enseigné, il n’y a un mode de fonctionnement, et tout est à réinventer chaque jour. Et l’éveil ne se cherche pas, il se vit, si tel est notre karma.
Belle vie d’explorations, et bienheureuse fidélité, à vous m’aime.
Nathalie Vieyra
23/11/2017