Devenir masseuse tantrique est ma voie de transformation et d’éveil. Ces derniers temps me sont venus, toujours, un tas de pensées et de réflexions sur la femme, sur l’homme, sur l’amour, la sexualité, le corps et ses manifestations, le corps et la vie qui s’exprime. Lorsque j’ai décidé de devenir masseuse tantrique il y a 10 ans, j’avais juste envie d’être libre, de m’amuser, de me retrouver en tant que femme. Je venais de divorcer et un besoin intense de respirer et vibrer m’animer dans tous les espaces intérieurs de mon être. Ma conscience n’était pas celle qui est la mienne aujourd’hui. J’ai cheminé dans mes perceptions et au fil des années, des mises à nu, des expériences, des doutes et des larmes, les jugements hâtifs m’ont quitté. Je suis une femme ordinaire qui a cherché sa vérité, lâché ses peurs, ses pensées limitantes, ses tabous pour « voir » sa nature profonde et laisser surgir la Joie primordiale. Ce sont toutes ces personnes que j’ai massées, accompagnées, qui sont mes maitres. Chaque personne rencontrée m’a enseigné qui je suis, m’a transmis cette humanité qui nous unit et ouvre les cœurs.
Il y a eu ces demandes intempestives de massage avec finition, body body, massage naturiste ou réciproque, il y a eu ces êtres effrayés par l’énergie sexuelle et ses manifestations, cet homme puissant qui prenait le pouvoir en dépit de mon cadre pour obtenir un Yabyum, cet homme qui face à ses peurs m’a traité de menteuse avec violence lors d’un atelier où les femmes étaient très en retard, cette femme désincarnée qui me parlait d’amour et tant d’autres … Merci à vous.
Il y a eu les sécrétions du corps, sueur, odeur, champignons, verrues. Le liquide séminal parfois très abondant, la lubrification d’une femme, les pets et les rots … l’odeur d’un sexe parfois puissante. Merci à vous.
Il y a eu l’expression du plaisir, dans l’intensité des montées énergétiques, plus ou moins dans un lâcher-prise. Le son de l’expression de cette puissance qui nous traverse alors, la respiration haletante, lente et longue, ou alchimique, des soupirs de plaisir … les larmes silencieuses ou sanglots déchirants, libérateurs. Merci à vous.
Tous les comportements d’un être, mal à l’aise, agressif, fuyant, dans la séduction, hautain, méprisant, j’en oublie certainement. Merci à vous.
L’homme et son érection. J’ai peur de bander, j’aimerai bander, gêné, conquérant, abandonné, ailleurs, excité, castré …. Cette merveilleuse manifestation de sa détente lorsque cet homme est assumé et ancré, exprime souvent tant d’autres malaises existentiels. Ces hommes blessés, sensibles, rejetés par là même où la vie pulse, les racines prennent leur puissance, le socle vital du féminin dans l’union sexuelle et porte d’accès aux dimensions. Ces hommes puissants dans la vulnérabilité, qui ont envie d’être entendu, écouté, qui ont envie de pouvoir poser leurs valises et laisser leurs larmes couler. Merci à vous.
La femme si insaisissable quelle se perd elle-même, c’est un challenge d’écrire sur la femme alors que je suis une femme et toutes ces femmes vivent en moi. Parfois je me demande si je suis une femme, sourire, c’est compliqué à comprendre une femme qui ne se connait pas ! c’est beau une femme qui se met en route vers elle-même, prête à se respecter et à s’affirmer dans sa puissance, insaisissable, insatiable, sauvage et digne, belle dans toutes ces dimensions. Ça fait peur ! ça lui fait peur à elle-même de devenir indomptable et d’assumer qui elle est : puissante et vulnérable, douce et forte. Merci à vous.
Chacune, chacun m’a enseigné et m’enseigne. En apprenant à aimer chaque parcelle de vos êtres divins c’est moi que j’ai appris aimer. Je me sens alignée, accomplie, sereine et c’est grâce à Nous. Ma force intérieure incroyable, me guide vers un dépouillement de l’inutile. Cet inutile, toutes ces pensées qui empêchent d’être heureux, qui posent des conditions à l’Amour, je les laisse aller avec conscience. C’est merveilleux la vie ! Faire l’expérience de notre humanité ce n’est pas faire l’expérience de la médiocrité. Nous devons nous élever vers la lumière, celle qui brille dans nos cœurs et rugit dans notre ventre, notre sexe.
Merci à vous. Nathalie
Vieyra 26/05/2017, auteure du livre « Lâchez prise, promenades au pays de la conscience »