Quand je pose mon cadre avant chaque massage, je rappelle à la personne en face de moi qu’elle garde son libre arbitre et quoiqu’il arrive dans son voyage intérieur elle doit se respecter. Elle peut arrêter le massage si ce n’est pas ok pour elle, dans son vécu émotionnel, sensoriel etc …
Se respecter devrait nous être transmis par nos parents, nos éducateurs. Ce n’est pas toujours le cas, loin de là d’ailleurs. Je me rappelle le jour où j’ai trouvé mon fils vers 2 ans je crois, entrain de se masturber dans le salon de notre villa à Abidjan. Je lui ai expliqué le plus simplement possible que se caresser ainsi était sa sphère intime, que ce n’était pas devant tout le monde qu’il pouvait le faire, et que surtout il ne devait jamais laisser quelqu’un rentrer dans son intimité sans son accord. Apprendre à se respecter, c’est savoir respecter les autres. C’est avoir suffisamment d’amour pour soi que l’on ne fasse jamais rien qui nous nuise. Cela implique de savoir qui l’on est et de connaitre ses limites. Se respecter suppose de savoir dire NON.
Le truc c’est que l’on veut être aimer, sans s’aimer soi-même. Là est le danger. Cela commence dans l’enfance. Dingue de se dire que ce qui serait normal c’est d’être aimé par ses parents, pour ce que l’on est et pas pour ce qu’ils voudraient que l’on soit et que l’on devienne ! C’est pourtant dans bien des scénarios différents le cas. Comment se respecter quand enfant, l’on ne se sent pas accueilli dans notre particularité, encouragé à être ce que cette énergie de vie nous pousse à incarner ? le sujet est très large et peut concerner différents aspects de la personnalité.
Pourtant c’est bien par l’éducation, la transmission, l’amour inconditionnel pour sa progéniture que l’on peut construire un être libre. Libre de se respecter, un être qui saura dire un vrai Oui, un être qui saura dire Non sans avoir à se justifier. Juste non, c’est pas ok pour moi.
Si un homme ou une femme, agresse, harcèle, abuse d’un autre être : c’est un pervers, c’est un humain qui utilise son pouvoir de manipulation et de domination, de force obscure sur autrui. C’est un malade.
Une autre partie a manqué d’éducation, a manqué de transmission de valeurs et ça, cela incombe aux parents qui ont failli !
Le résultat est un raz de marée « metoo ». Une vague incroyable de témoignages d’abus de pouvoir, d’abus sexuel, d’actes de perversion, de viol, et aussi d’hommes qui ne savent pas s’y prendre avec les femmes et qui du coup sont lourds. Il m’arrive souvent de me faire siffler dans la rue, ou de m’entendre dire « t’es belle madame », ou le mec qui te dépasse et se retourne pour voir à quoi tu ressembles par devant. Je ne le vis pas mal en fait. Je sais que je suis belle et personne ne peut me prendre quelque chose. Je n’ai plus peur, de décevoir, je n’ai plus peur de ne pas être aimer, je n’ai plus peur de poser mon cadre et de dire mes valeurs, de recadrer. Je prends position, je suis une citoyenne engagée et parfois j’« éduque » même dans la rue.
Beaucoup d’hommes expriment leur honte à la prise de conscience de ce que les femmes disent aujourd’hui à travers « metoo ». D’autres ont mal de leurs propres blessures d’abus. Il ne s’agit pas de comparer ! Les femmes libèrent la parole et je dis bravo ! que les abusées d’aujourd’hui puissent se sentir soutenus et ne se taisent plus ! Il s’agit juste d’écouter, écouter ces femmes qui en parlant se réapproprient leur corps, leur souveraineté.
Education, Amour, Liberté, égalité, fraternité, universalité ! Je chemine depuis longtemps, mon vœu de conscience est permanent, Le Tantra et le Wutao m’ont accompagné dans l’expansion de mon être, dans le respect de moi-même. Nous sommes tous responsables, nous pouvons tous agir.
Nathalie Vieyra
19/10/2017
19/10/2017