Un client m’a demandé un jour si je croyais que l’on pouvait Tout trouver en une seule personne.
A cette époque j’ai répondu oui en argumentant sur un idéal auquel je croyais. Un couple qui communique et crée ensemble son présent, un couple qui s’enrichit d’expériences sensuelles et qui se redéfinit chaque jour dans l’ouverture et la transparence.
Aujourd’hui je répondrai que c’est en soi que l’on peut trouver « la seule personne ». Que ce sont les personnes que nous rencontrons et avec qui nous partageons qui nous montrent notre intériorité. Dans ces moments privilégiés vit alors cette part de nous qui a besoin d’être sentie par nous-même. Les effets miroirs de la relation et des rencontres nous montrent une partie de nous qui a besoin de vivre, d’être mis en mouvement et en lumière afin de se sentir complet.
Finalement la question sous-jacente est toujours la complicité sexuelle, la liberté d’être un être sexué et sexuel. La fameuse fidélité et l’exclusivité sexuelle.
C’est le sujet qui anime lorsque l’on est en couple depuis un certain temps et que l’on a fait des enfants et crée une famille, un projet de vie matériel commun. La complicité intellectuelle et culturelle reste, même si de nouvelles passions ou centres d’intérêt naissent, ce n’est pas là où l’espace se crée. C’est une question que l’on se pose aussi lorsque l’on est avec quelqu’un depuis un moment, ou même depuis peu, et que l’on se sent attiré par quelqu’un d’autre. La morale, les pensées limitantes, les peurs se manifestent et se pose la question de la fidélité, à l’autre. L’église a posé cette promesse de fidélité conjugale dans les vœux du mariage, acte symboliquement puissant et moralisateur. Je me rappelle que le jour de mon mariage, en entendant cette phrase, mon mari et moi avions ri. Le sexe était important pour nous et je n’arrivais pas à me représenter ce que serait notre vie sexuelle dans 20 ans, je n’y avais pas réfléchi. Quand on est jeune, demain c’est demain, on verra bien !
Ce qui nous anime et nous rend vivant et créateur c’est notre énergie sexuelle. Le désir est l’expression de notre animalité. J’ai des désirs, j’ai des attirances, j’ai des fantasmes, j’aime prendre du plaisir et quand je prends du plaisir je ne fais de mal à personne. Je rencontre des personnes qui me troublent, font vibrer si fort mon âme que j’ai envie d’aller plus loin, pour moi. Pourquoi éprouver de la culpabilité ? La culpabilité est l’expression de la morale judéo chrétienne qui dit que je suis en train de faire quelque chose de mal … c’est un conditionnement, une croyance. Est-ce que moi je sens que je suis en train de faire quelque chose de mal ou suis en train de prendre du plaisir, de me sentir vivante et connectée à ma source vitale ? Ne suis-je pas en train de m’unir à une âme qui me permet de sentir le divin en moi ? Cette âme qui vibre avec la mienne me permet d’avancer sur mon propre chemin de connaissance de moi, d’autonomie et d’amour. Abandonner la culpabilité c’est à mon avis arriver à s’affirmer en tant qu’être libre et autonome. C’est aussi reconnaitre l’autre comme un être libre et autonome. C’est être en accord avec soi.
Le tantra offre un cheminement qui va dans ce sens d’acceptation de qui nous sommes, en tant qu’être connecté à la source de l’Amour universel, animés par des énergies complémentaires le féminin et le masculin. Le tantra est un cheminement de conscience qui offre au quotidien la possibilité de regarder et sentir dans l’instant présent ce qui nous anime. Mais aussi de ce qui nous lie aux autres. Nous sommes tous reliés. Certaines rencontres sont plus interpellantes que d’autres, toujours signifiantes et enseignantes. Certaines personnes nous correspondent parfaitement pour nous montrer quelque chose de précis, nous permettre de nous voir. La familiarité d’une vibration, c’est la résonnance parfaite avec la mienne, celle qui me reflète le mieux. J’aime alors faire un lien avec les familles d’âmes, car soit « je connais déjà » cette personne, soit sa rencontre est nécessaire et bénéfique car elle va m’offrir des clés pour une meilleure compréhension de moi-même.
Mais aussi, simplement celle de partager une union énergétique et/ou sexuelle qui nous permettra de vivre un immense moment de plénitude par l’incarnation de nos énergies, l’extase. Pourquoi m’en priver ? la peur de l’attachement ? c’est l’enseignement même finalement de l’amour universel, savoir vivre l’instant présent pour le bonheur, la félicité, le plaisir sans rien attendre d’autre.
Je m’interroge alors sur l’image véhiculée par Shiva Shakti, le couple tantrique. L’idéalisation du couple tantrique est une projection à l’extérieur de nous de l’alchimie qui se crée en nous, l’alchimie de nos énergies féminine et masculine et qui gouverne aussi l’univers. Y ajouter une dimension d’exclusivité n’est pas tantrique, sinon le discours est contradictoire pour moi. Ne peut-on pas avoir des relations privilégiées d’Amour avec plusieurs personnes ? Pourquoi y ajouter la notion d’appartenance qui réanime celle de la pensée judéo chrétienne limitante ?
De plus l’état océanique que l’on peut vivre dans l’extase nous fait percevoir à quel point nous sommes « mélangés » à l’énergie universelle, tous reliés. Lorsque nous vibrons et ne sommes plus des corps physiques, mais énergétiques et complètement libres, aériens .. C’est l’Amour pur qui est, nous ne sommes rien d’autre. Un couple tantrique ce sont deux personnes qui cheminent ensemble avec une belle complicité énergétique qui se concrétise par une facilité à accéder ensemble à des états vibratoires enracinants et enciellants. L’amour est un état, non un sentiment. Cet état est perceptible en nous comme un état océanique dans lequel on baigne également. L’univers est Amour. Tout ce qui nous entoure est connecté à L’Amour. L’amour se génère et se diffuse par le corps, par l’énergie sexuelle et le sexe donc, transformée par la conscience.
Je crois aujourd’hui, parce que j’ai trouvé en moi l’harmonie, que j’ai enfin réussi à m’aimer pour ce que je suis et que j’apprécie totalement ma propre compagnie, que je peux aimer plusieurs personnes sincèrement. Des relations basées sur la rencontre énergétique, le partage, l’Amour et l’instant présent, qui par leur richesse stimule ma capacité à aimer encore plus. Je peux trouver dans plusieurs relations un sens global à l’Amour et cette ouverture vivante stimule ma créativité. Je peux m’unir sans me perdre. J’ai contacté la souveraineté.
Certains êtres, hommes comme femmes, font partie de ma famille d’Âmes. Quand nous nous rencontrons physiquement, ou à distance, nous mettons nos vibrations communes à l’unisson d’une belle symphonie. Savoir qu’ils respirent quelque part me connecte directement à ma source, et je respire la Joie de me sentir vivante.