Quand j’avais 17 ans j’ai fait mes premières expériences avec du mdma.
Ce n’était pas pour aller danser dans dans des raves, même si la musique est vraiment importante pour vivre un chouette voyage.
C’était avec mon amoureux, nous avions entendu dire que c’était la pilule de l’amour.
Je sais et rappelle ici que l’usage des psychédéliques est toujours interdit en France.
J’ai quand même envie de témoigner de ce que cette molécule m’a permis de traverser dans mon cheminement spirituel. Je rappelle que j’ai vécu 35 ans à l’étranger.
Au départ, il y a fort longtemps, c’était pour le fun et ça m’a permis de découvrir certaines pratiques sexuelles comme la sodomie, d’une magnifique façon avec mon amoureux. Des heures de sensualité extatiques.
Oui le mdma amène une détente profonde de tout le corps, et une ouverture du cœur.
Cette ouverture de cœur opère avec la montée de la substance qui se libère au bout de 30mn environ. Petit a petit on sent cette montée déjà fortement au niveau du diaphragme/plexus solaire. Il m’est arrivé 2 ou 3 fois d’avoir besoin de vomir dans ce passage du plexus, car j’imagine que la détente et la libération du stress accumulé dans cette zone plus ou moins encombrée, n’est pas anodine.
Si ça serre dans le diaphragme, si ça résiste, si ça coince, on vomit (quelqu’un a t il fait le même genre d’expérience ?)
De plus c’est le passage nécessaire vers le cœur.
En continuant mes expériences je n’ai plus connu ce genre de nausées. D’abord ma vie a progressivement changé vers une meilleure connaissance de moi et je suis devenue une experte de la respiration.
Je n’etais pas autonome en amour, je crois que je ne savais pas ce qu’était l’amour libre d’attachement dans le sens de dépendances affectives. J’étais déjà naturellement encline à fusionner facilement, mais la redescente et la defusion n'était facile.
Plusieurs jours durant après ces expériences, j’étais encore complètement fusionnée avec mon partenaire qui lui était réparti dans sa vie. Et je n’avais pas envie de cette defusion et cette « séparation » car en moi existait encore des vides à remplir.
La séparation n’existe pas, je le sais aujourd’hui, je le sens.
Je n’ai plus de vides à remplir.
Mais cette molécule et ces expériences cadrées que j’ai pu vivre m’ont permis, petit à petit, à me familiariser avec cette defusion.
Un bain d’Amour inconditionnel de quelques heures, un moment de grande vulnérabilité où aucun masque n’existe plus, et la fin de l’expérience magique. J’ai pu en conscience observer toutes les étapes vers l’autonomie, jusqu’à l’atteindre et ressentir une grande liberté à m’aimer, aimer, à être aimée.
Un amour sans engagement autre que l’instant présent, un amour pur qui emplit l’âme et qui ne disparaît pas en soi. Il est là.
Notre construction et nos blessures affectives nous emmènent à penser que l’Amour est extérieur et vient d’une tiers personne. L’état âmoureux nous fait littéralement sortir de nous, nous oublier, l’autre étant l’objet et le miroir. Le grand bonheur et accomplissement que je vis, vient d’un travail assidu sur mes blessures et ma construction caractérielle. Je me suis éprouvée pour me libérer. J’ai une grande volonté et un goût prononcé pour les expériences fortes.
Je ne cherche pas à faire l’apologie des psychédéliques, interdit en France. Mais je peux témoigner que sans avoir été encadrée pour cela, ces expériences m’ont vraiment fait grandir. Il existe dans d’autres pays des thérapies, des groupes, qui utilisent les psychédéliques. J’espère qu’un jour ce sera permis en France. Je pense aux thérapies de couple par exemple, j’adorerais avoir un jour le droit légal de les utiliser.
Je republie ici un lien de l’entretien partagé avec mon âmi Olivier Chambon.
Vive l’Amour, le sexe en conscience, la liberté d’être soi.
Nathalie Vieyra.
Mon deuxième livre chez Eyrolles « Amour, Tantra et sexualité, une voie d’épanouissement ».