Hier un homme est venu me voir pour recevoir un massage tantrique, son 2ème avec moi. C’est un bel homme de la cinquantaine, sensible, gentil, triste, pudique. Je ne pose pas de questions, j’accompagne au fur et à mesure que « les choses se passent ».
Il s’abandonne comme un homme qui a besoin de pouvoir se déposer, un homme qui a besoin de recevoir et d’être touché. Un homme comme il en existe tant, et comme il existe tant de femmes, un homme marié qui ne vit pas de vie sexuelle et affective. Un homme qui ressent au plus profond de lui le besoin que cette sensualité naturelle, qui nous constitue tous, puisse vivre en lui et s’exprimer.
L’énergie circule fluidement en lui et son corps dégage une grande sensualité dans son abandon. Je vois et sens l’énergie monter en lui profondément et envahir le cœur et la gorge. Alors je sens un changement. L’expression d’une émotion par le son qui se serre dans la gorge, son visage qui grimace, je sens que naturellement il va pleurer. Non, il refoule, il s’agite, ses mains puis ses bras se dressent. Je perçois alors la tétanie des mains qui commencent. Je perçois alors une peur en lui, une angoisse qui l’oppresse. Je pose mes mains sur son cœur, les siennes viennent se poser dessus. Plus un mouvement, silence. Ce silence l’oppresse, je reprends mes mouvements en glissant sur ses bras, je me pose sur ses mains.
Il parle, il dit qu’il a peur de ce qu’il ressent. Les tremblements partout, il ne comprend pas. Il a peur et il bloque …
J’accompagne, je le rassure, il pose des mots.
La lenteur d’un massage tantrique amène à un retour à soi, à se voir dans sa globalité. Si l’on ne veut pas voir, si l’on veut échapper à son histoire, des peurs arrivent, et l’angoisse. La fuite ?
La question est pourquoi rester dans une situation qui rend malheureux ? … Nous avons une vie à vivre pleinement, pourquoi y renoncer ?
J’ai suggéré à cet homme de participer à un stage tantra hommes avec Jacques Lucas et de lire son livre « tous les chemins mènent à l’homme ». Je lui ai également parlé du MKP. Je lui ai aussi fait une proposition d’accompagnement. Prendre son destin en main, reprendre son pouvoir personnel pour réagir autrement qu’en prenant des antidépresseurs qui ne règlent rien dans ce cas.
Nathalie Vieyra