Le couple intérieur et sa projection dans la relation à l’autre.
Je remercie l’Homme qui m’a appris à recevoir l’amour. Par toute sa douce puissance yang et sa douce puissance yin il m’a proposé un cadre où les attentes et les projections n’avaient aucune place. Son engagement a toujours été total dans le sens où lorsqu’il était face à moi, il l’était totalement, sans masque, et dans un amour … à son image : doux et puissant à la fois. L’espace de mon « cœur » s’est petit à petit ouvert à pouvoir recevoir, en même temps que je m’offrais le droit de m’aimer. J’ai donc appris à Aimer. Lorsque l’on dit que l’absence est une présence cela me parle tellement. Dans cette présence et dans cette absence, accueillir l’amour comme un état, un merveilleux sentiment aussi, qui ne nécessite aucun boulet pour que l’autre soit enchainé à nos attentes, projections, et désir. Fusion/Défusion, ces états énergétiques qui nous font rejouer la séparation, nous mettent en contact avec les blessures en nous, Notre couple intérieur.
Donner ou recevoir, Donner et recevoir, la même énergie ? Celui qui apprend à recevoir en donnant est un être libre. Pas toujours ! car recevoir sans contrôle du « cadre » peut être caché à soi-même. La peur de la perte d’autonomie, la peur du phagocytage, la peur du contrôle et de la manipulation sont là en jeu. Comment vivre la fusion, sans mal vivre la défusion ? Sortir du 3, « Nous », pour revenir au 1 « soi » ? dans la connaissance de ce qui se joue en soi, dans la connaissance de ces états énergétiques qui nous font revivre la Séparation originelle, et aussi l’art de chérir sa solitude. Aimer être en sa propre compagnie.
L’autonomie affective naît du moment où l’on sent l’amour en soi pour soi, ce moment aussi où l’on n’a plus besoin d’un autre pour aimer chaque partie de son être. Y compris les plus obscures et surtout celles-là. Ce moment où sentir « je m’aime » est une évidence, alors même être en relation devient un plus à son bonheur d’être vivant.
La relation, et toutes les relations que nous vivons sont des opportunités de co-naissance de soi. Dans l’identification de ce qui se joue en nous, notre couple intérieur.Comment mon masculin est ? comment mon féminin est ? Mon masculin comment s’est-il construit ? fut-il blessé ? Mon féminin comment s’est-il construit ? fut-il blessé ? Quels sont mes modèles parentaux, familiaux, lignées ? Comment se joue la recherche de l’unité en moi ? Comment fut vécu la séparation ? Qu’est-ce que je ne vois pas de moi et que la relation me donne à voir, « je me vois en toi » ? L’image magnifique que tu me renvoies est très valorisante, familière, alors je ne veux pas sortir de la fusion. Et aussi quand tu me fais souffrir, cette souffrance étant mienne, quelle est cette ombre si dérangeante que je ne puisse respirer et regarder ? quelle est cette blessure en moi qui vibre à ton action et qu’il m’appartient de chérir et de guérir ? Merci aux miroirs conscientisés.
Nous avons tous une énergie féminine et une énergie masculine, toutes deux s’exprimant dans toutes les polarités. Le chemin de conscience dans la connaissance de soi est de se voir, respirer, agir et remarquer « notre naturel en réaction/action ». Je remarque que les personnes qui m’attirent, me ressemblent dans un prisme assez resserré. Parfois comme une évidence, je peux partager avec elles une question ou une découverte qui va totalement résonner et vice et versa. Cette reconnaissance qui s’exprime par un coup de cœur, c’est une familiarité énergétique. Parfois ces relations se transforment, le miroir renvoyé à notre part obscure est trop difficile à reconnaitre, c’est le conflit avec l’autre, faute de voir que le conflit est en soi.
Je me revois dire à une âmie il y a un an qui me disait chercher son féminin, « je vois chez toi une magnifique féminité, un très beau féminin, pourquoi ne pas plutôt voir que c’est ton masculin que tu cherches, que ce serait lui qui serait blessé ? ». Aujourd’hui je me dis que cette phrase j’aurai pu me l’adresser à moi-même. Il m’aura fallu plus de temps pour voir cela en moi. Mais aussi la possibilité que les 4 dimensions/directions du féminin et du masculin coexistent en moi.
Finalement, chacun des êtres qui me touchent, chacun des êtres que j’aime profondément, détient une parcelle de lueur de compréhension de moi-même. Si je laisse cette lueur me parvenir, m’illuminer à l’intérieur, et l’audace de regarder en moi-même. Si mon féminin est blessé comment va réagir mon masculin pour harmoniser la danse en moi ? Ou comment mon féminin va-t-il surréagir ? surjouer ? etc …. Et si mon masculin est blessé comment va se positionner mon féminin pour trouver là aussi un équilibre ?... Tout un tas de possibilités. Bienvenu dans le jeu de la conscience, histoire infinie. Plus j’ôte des couches, des filtres, des œillères, plus l’infini se présente.